La vie m'est si chère
"Suite à une erreur de négligence, vous trouverez ci dessous le billet que vous deviez lire hier. Celui de hier provient d'un blog douteux au contenu plutot subversif. Encore toutes mes excuses".
C’est vendredi dernier en plein shopping le plus anodin que je me rendis compte que les limites étaient franchies. J’étais chez Eurodif, celui du centre ville, vous voyez non ? Mon dévolu s’était jeté sur une offre de deux paires de chaussettes blanches. Je n’avais pas regardé le prix. Je ne regarde jamais le prix. A la caisse, Laetitia (la caissière !) enregistra mon achat et me dit de sa voix aimable de Caissière qui ferme dans 3 minutes : « Cela fera 1,50 € s’il vous plait ». Je lui répondis « Vous devez vous tromper, Madame. Ce n’est pas possible ». 1,50 € pour deux paires de chaussettes, la chose me paraissait totalement invraisemblable. Laetitia reprit les deux paires de chaussettes en main, alors qu’elle les avait déjà emballées, les examina et me dit « Vous avez raison. Vous avez droit à une paire supplémentaire. » Stoïquement, je retournais vers le panier où j’avais pris les deux premières paires et j’en pris une troisième. A nouveau devant Laetitia, je l’interrogeai : « Mon petit, vous êtes certaine que ces 3 paires de chaussettes ne coûtent que 1,50 € ? » Elle me répondit aussi sec « J’en suis certaine. Si je pouvais passer au prochain client maintenant… ». Je grommelai quelque chose comme « A ce prix là, vous resterez caissière toute votre vie » et je lui donnais les 1,5 € en petites pièces, histoire d’avoir l’impression de dépenser beaucoup malgré ce prix ridiculement bas. Je ressortis de chez Eurodif dans un état complètement stuporeux. A force de vouloir baisser les prix, voilà où on en arrivait. Avec des prix aussi peu chers, les pauvres bientôt allaient rouler en Roll’s. Alors, moi je dis : stop à la baisse des prix. Non aux prix écrasés. Halte à la vie pas chère. Un pauvre, surtout quand il est travailleur, il faut que ça reste pauvre ! C’est vrai quoi ! Moi j’achète normalement mes chaussettes chez Vuitton à 18 € LA paire, quand les pauvres les achètent à 1,50 € par 3. Non, quand même ! Ils ne savent pas la chance qu’ils ont. Légitimement, on peut se demander pourquoi ils n’arrêtent pas de râler avec tous les efforts qu’on fait pour eux. Alors tous avec moi, entonnons le remake de la publicité pour chaussures :
Est-ce un pauvre sans un rond,
Un garçon aux cheveux longs,
Ou une fille en pantalon
C’est là la question
ERAM à 199 € …
Non mais !