Larmes de crocodile !
En ce moment, la période est propice aux remontrances et aux quolibets. Il me semble que ça a précisément commencé depuis que ma psy, la Docteur Schneider, qui est à ma santé mentale ce que Sarah Palin est à Ségolène Royal s’est mise en tête de passer à la Gestalt thérapie mais surtout de me l’appliquer. Je vous en ai parlé, il me semble.
Le Maréchal ermite érudit que je suis, Moi Devant et vous derrière, ne se sent bien que quand il est seul, vraiment tout seul. Et ça tombe plutôt bien : il est seul ! Si je maintiens des contacts sélectifs (superficiels uniquement) avec certains d’entre vous, c’est uniquement pour garder pied avec votre réalité, votre quotidien pathétique, votre vie définitivement linéaire composée d’horreur et de linge sale.
C’est tout là que le bât blesse.
Il paraitrait que je suis condescendant. Et que c’est vexant pour vous. Comme si je savais comment on fait, pour être condescendant. Moi qui ai l’étoffe d’une personnalité montante. Lors des soirées mondaines, vous me parlez d’ordinaire de vos soucis financiers, de la crise des subprimes, de la récession et tout et tout. Moi je vous réponds que je n’ai pas de soucis financiers et que j’ignorais que l’on pouvait avoir des soucis pour « boucler les fins de mois » (pour reprendre vos expressions vulgaires). C’est vrai quoi : je trouve vos inquiétudes quotidiennes aussi intéressantes et passionnantes que de savoir si le sanglier* sauvage mâle adulte vivant en Aude du nord rêve en couleur et en 30 lignes (ou plus si option).
Et bien, ça, ça vous vexe.
Pardon (main sur le cœur) : puisque j’ai eu le bonheur d’avoir eu comme seule peine la chance d’être né que pour être riche, il me semble tout naturel d’en faire profiter mes contemporains souffrants. Non vraiment : vous voyez tout mal. Et vous êtes limites en train de m’agacer avec vos gémissements, vos plaintes, vos jérémiades.
Depuis que j’ai décidé de vous écouter uniquement, et de ne plus rien dire, lors des soirées mondaines, c’est bien simple : plus personne ne me parle. Et pendant que tout me gratte, je reste d’un stoïcisme exemplaire, à vous adresser des sourires convenus (mais pas condescendus).
Je suis le premier à l’admettre : je n’ai pas une personnalité facile. Mais si vous aussi vous vous y mettez, on ne va jamais y arriver. Vous m’entendez ? Jamais.
* Pour ceux que la vie du sanglier passionnerait plus que celle de ma machine à laver à chargement frontal (goujats !), consultez donc : www.sangliers.net