soirée mondaine

Publié le par antenor

Ma psy, la docteur Schneider, qui est à ma santé mentale ce que la doléance est à l'adolescence, dans un soupir de lassitude extrême, me l'a bien dit, en refermant son catalogue de la Redoute édition 1988 : "une dernière fois, soyez vous-même, assumez ce que vous êtes. Merde à la fin. voilà - ça fera 80 €". J'avais l'impression que la séance n'avait duré que 5 minutes. Un coup d'oeil sur son coucou suisse me le confirmait rapidement : la séance avait effectivement duré 4 minutes entières. j'étais incompréhensiblement plus motivé que jamais et je décidais d'aller à la soirée mondaine de Mme C. Je m'étais pourtant juré qu'on ne m'y reprendrait plus.  Moteur, action !

- (Mme C) : votre présence rehausse cette soirée. Merci d'avoir pu finalement être des nôtres. Et avec votre doigté de renom qui respire les notes enchantées, vous nous régalerez bien d'une variation ou deux sur notre piano Steinway & Steinway ?

- (moi, ton sincère) : un piano vous dites ? vous régalez ?  non, je ne vois pas. 

- (Mme Z, la meilleure amie de Mme C) : ah je me doutais bien que vous étiez médecin. alors cher Docteur, si je pouvais vous emprunter deux petites minutes et que nous pouvions nous isoler dans le petit salon rose, je pourrais vous montrer ce qui m'ennuie ces jours-ci

- (moi, très sincèrement) : oui... non... enfin attendez. ce n'est pas moi. enfin si, je suis moi. mais je ne suis pas celui que vous croyez que je suis.

- (Monsieur T. invité par on ne sait pas bien qui, et finalement on n'a pas envie de savoir) : cher Maitre. Permettez-moi encore de vous féliciter pour votre dernier article sur l'amplificateur de mémoire biopolitronique en milieu urbain. C'est une lecture édifiante. 

- (moi, nettement moins sincèrement) : vous pourriez peut-être me dire comment faire que ça cesse quand ça s'arrête ? 

- (Monsieur C, l'encore-mari  de Madame C, mais plus pour longtemps il parait) : cher Stéphane Plaza mon épouse et moi-même sommes si délicieusement ravis de vous avoir avec nous. Vous vous ressemblez encore beaucoup plus en vrai et de près. c'est incroyable. Je viens d'hériter d'une bicoque de 1000 m2 en normandie de ma tante C. Ca le ferait dans votre émission, non ? 

- (moi, oubliant totalement toute notion de sincérité) : c'est à dire que, là, je me sens comme une truite, ventre ouvert, sur l'étal d'un poissonnier. Vidé. 

Avec toutes ces méprises, une chose est bien certaine : je suis moi. Mais peut-être que les autres ne sont pas eux ? il faut que j'en parle à ma psy, la docteur Schneider, qui est à ma santé mentale ....

 

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S
'tain mais arrête de fréquenter tous ces snobs et viens boire un p'tit coup à la maison ! https://www.youtube.com/watch?v=T-qMCcnLYMc
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