Mal, je vais mal !
En ce moment, je ne sais pas comment vous allez vous, et sincèrement je m’en fous. Oh probablement, vous allez plutôt bien. Cela ne m’étonnerait pas. Vous n’avez aucune décence. Aucune Retenue. Aucune Abnégation. Sans évoquer la Contrition envers ceux qui comme moi vont éternellement mal, du moins en permanence de temps en temps. Bref, donc pour parler de ce qui peut réellement ne pas vous intéresser, moi je ne vais pas bien du tout. A tel point que je ne me souviens pas du tout, si j’ai jamais évoqué devant vous ma passion absolue des machines à laver à chargement frontal. C’est vous dire. C’est vrai, des lessives je pourrais en faire matin, midi et soir, pour un oui comme pour un non, pour une contrariété tout comme pour une bonne nouvelle. 
Avec ma psy, la Docteur Schneider, qui est à ma santé mentale ce que le thon en boite est aux miettes, nous avons beaucoup parlé de ce sujet. Il s’agirait d’une névrose tourbillonnante. Sincèrement, suivre 7 ans de thérapie, 240 séances à 45 € la séance, pour m’entendre susurrer que je souffre peut-être d’une névrose tourbillonnante couplée d’une obsession stuporeuse de la propreté, je m’attendais à mieux.
Du coup, je suis complètement à la masse. Totalement perdu. Entièrement sans repères. Je ne me retrouve plus. Dans mon for intérieur, je ne m’en sors plus. Je n’identifie plus très bien ce qui m’entoure. Et surtout, je ne distingue plus les machines à laver du reste. C'est-à-dire que j’essaie, mais je n’y arrive pas. J’ai beau réfléchir à 1200 tours/minutes, mon esprit ne me renvoie à rien.
Alors, j’ai été obligé de marquer tous les objets qui m’entourent pour indiquer s’il s’agissait ou non d’une machine à laver. Probablement, vous en sortez-vous sans faire cela. Mais je ne saurais trop vous conseiller de faire la même chose à titre préventif. Une névrose tourbillonnante est si vite arrivée. Maintenant j’ai très bien compris tout ce qui n’est pas une machine à laver à chargement frontal. A tel point, hélas, que je n’ai plus aucune idée de savoir ce que c’est. 
Je sais : je tourne en rond. Mais ça n’empêche pas une chose : de vous haïr. Oui, je crois que c’est ça : je vous hais. Et en plus, tout me gratte. Absolument tout je vous dis.