Déception surprenante au Super U
Cette semaine ne sera bonne pour personne. Quand je dis « personne », c’est personne. N’insistez pas. Regardez un peu autour de vous et vous trouverez surement une raison pour me donner raison…
Ainsi, pour me remettre de la disparition soudaine et inespérée de la Rousse, j’ai décidé d’aller me requinquer au Super U. Hier. En fin de matinée. J’arrivais à la Caisse n°6 à midi moins le quart. Il y avait 3 clients avant moi. La Caissière était dans un état de fébrilité avancée, à croire qu’elle allait manger des huitres encore le soir même. Lorsque le client n°3 devant moi quitta la Caisse, la Caissière bondit avec un chiffon et un produit nettoyant pour les vitres, et fit le tour de son instrument de travail pour briquer entièrement le tapis roulant, l’espace autour, la vitre laser… Tout vous dis-je ! Son énergie, sa célérité, son exactitude forçait notre admiration et nous faisait oublier que nous étions en train de perdre notre temps à attendre qu’elle veuille bien s’adresser à nous.
Le client n°2 avait comme seul achat une bouteille de Picon. Pour la régler, il avait :
- un bon d’achat d’un précédent achat imprimé sur un ticket de caisse
- un bon de réduction décollé d’une précédente bouteille probablement
- sa carte Super U.
La bouteille devait couter environs 3,50 €, et il pensait avoir pour 2 € de réductions. Car un de ces bons d’achats n’était pas valide pour je ne sais quelle raison. Après avoir copieusement engueulé cette pauvre Caissière qui n’en restait pas moins de marbre, 5 minutes s’étaient bien écoulés jusqu’à ce que le client n°2 avant moi ne s’en aille et que la cliente n°1 puisse enfin espérer être décaissée… Il s’agissait d’une dame assez âgée d’apparence frêle et dont la couleur rose gris de ses cheveux avait urgemment besoin d’un rafraichissement. Une de ces retraités qui n’a pas le temps de faire les courses en heures creuses… Elle avait acheté 4 oranges et arrivées sur le tapis roulant après enregistrement, il n’en restait que 3. Elle réclamait sa 4è orange comme si l’instauration du CPE en dépendait. La Caissière prit les 3 oranges, repartit en rayon et revint quelques minutes plus tard pour expliquer : « Effectivement, le poids indiqué sur votre sachet correspond à 4 oranges. Donc je vous en ai rajouté une. Par contre, la 4è orange que je vous ai rajoutée n’a pas le même poids que l’orange manquante que vous avez pesée. Il faut donc que je
rajoute 3 Cent sur le montant déjà enregistré. Est-ce que vous êtes d’accord ? » Essayant de garder mon calme légendaire, je maudissais la Caissière et sa descendance jusqu’à la 7è génération, et je souhaitais que les varices bulbaires de la vieille se fissurent sur le champ. Heureusement, elle ne fit pas de scandale particulier et ce fut enfin à mon tour. Au moment où je voulus emballer mes quelques maigres achats, je remarquais qu’il n’y avait plus aucun sachet à disposition. De manière aussi désagréable que je pus sur le moment, je le signalais à la Caissière. Toujours aussi impassible et indifférente à mes émotions et à mon problème d’affect, celle-ci m’expliqua que c’était fini, qu’il n’y aurait plus de sachets, ni aujourd’hui ni demain ni jamais. J’étais effondré et je réprimais en moi cette envie soudaine de pleurer à chaudes larmes.

Ainsi donc, je ne reverrais jamais un de ces sachets revêtu du magnifique logo SUPER U. La vie est définitivement trop cruelle. Adieu Sachet, Adieu !