MOI et vous !
En ce moment, je ne sais pas ce que vous avez. Je vous sens taciturne, agacé, mélancolique, mécontent, énervé, remonté, irrité, échauffé, insatisfait, déçu, contrarié, piqué. Hérissé aussi. Bref : tout vous emmerde.
En tous cas, c’est ce que je ressens Moi Devant et vous derrière. Donc sensations probablement quelques peu adoucies. Écartons l’idée la plus improbable : ça ne vient pas de Moi tout de même ? Pour une fois que je vous fiche une paix maréchalesque.
Depuis que je vous observe, je me dis que vous ne pouvez pas tomber plus bas. Depuis que je vous observe, pourtant, je me trompe. Lorsque je constate que votre vie n’a pas plus d’épaisseur qu’un trait de crayon, je n’ai qu’une envie : me munir d’une gomme.
La vulgarité qui vous caractérise tant, à force de me lasser, m’indiffère totalement. Pendant que je parade dans les soirées mondaines, que je fréquente du beau linge que j’aimerai parfois laver à 1200 tours/minute il est vrai, vous faites vos courses chez Lidl, Aldi ou Franprix.
Vous allez jusqu’à manifester dans la rue, contre la vie chère, contre la réforme des universités, contre la réforme de l’administration, contre la rupture, contre le projet de loi « hôpital, patients, santé et territoire », contre la nomination de François Pérol, contre la réforme de l’audiovisuel, contre la fusion des départements et des régions. Ah, j’allais oublier : contre la soi-disante crise également. Vous savez, quand on est contre tout, il faut peut-être parfois savoir se remettre en cause soi-même.
Vous n’avez aucune dignité, aucun savoir-vivre, aucune initiative, bref aucune conscience. Votre manière impudique de mettre à disposition votre temps de cerveau disponible à des prescripteurs en tout genre n’appelle que mépris et dédain. Il ne vous arrive rien de bien et finalement c’est bien la seule chose que vous méritez !
