fin janvier : déjà ?
Vous l’aurez probablement deviné : je suis comme tout le monde, sauf en pire. Donc pas comme vous en tout cas ! C’est déjà ça de mieux. Une chose est certaine : c’est bientôt la saint valentin : et ce matin, au réveil, en pensant aux millions d'amoureux en train de réserver le diner formule « cœur » à 29,90 € (pour 2), j’ai vomi. Donc c’est confirmé. Nous sommes à nouveau en pleine folie du n’importe quoi.
Alors, vite, j’ai couru voir ma psy, la docteur Schneider, nouvellement convertie à la Gestalt-thérapie courant Roger (lire « rodger ») et qui est à ma santé mentale ce que le régime Dukan est à Maïté. Je ne sais pas ce qu’elle était en train de faire quand je suis arrivé, mais elle était dans tous ses états. Ou très exactement dans aucun état.
Je m’interrogeais sur la pertinence de ce nouveau parfum intérieur qui me caressait les narines en arrivant dans son cabinet et m’apprêtait à la complimenter, ce que je ne fais jamais par ailleurs. Mais j’aurais du me douter que quelque chose tournait encore moins rond que d’habitude quand elle avait hurlé à mon encontre « oh non ! » dans l’interphone, quelques minutes auparavant, me faisant probablement monter par inadvertance (ou acte manqué) en appuyant sur le mauvais bouton.
Elle venait de bruler sa deuxième cocotte minute à essayer de faire cuire des betteraves rouges. Il y en avait de partout ! Pas des betteraves, mais cette odeur âcre persistante, qui laisse présager une fin proche de ses tentatives de vouloir faire la cuisine.
En parlant de cette fin proche, je ne pouvais m’empêcher de penser à ce pauvre Ben Ali, Président à Vie, chassé comme un malotru par la vulgate tunisienne, ce pauvre Raïs d’Hosni Moubarak, à qui on la casse, la baraque. Et pourquoi pas le Roi du Maroc ensuite ? Ou le Guide de la Grande Révolution Kadhafi ? J’éprouvais un sérieux sentiment d’amitié, voir une tendre affection pour le Sultan d’Oman Bin Said al Said, ce brave dictateur éclairé du Yemen Abdullah Saleh, le Dirigeant bien aimé de la Corée du nord, King Jong-il ou encore la junte birmane. Je tiens à le préciser : sans érection aucune, tout de même, du moins à ce moment précis.
Si ça se trouve, nous ne pourrons bientôt plus partir en vacances nulle part. Il faudra se contenter de la Sarthe, et pour ceux qui en ont les moyens, du Périgord noir. Toute cette masse populeuse qui fait la révolution, elle pense un peu à nous autres qui au plus tard à partir du mois de juin, auront besoin de nous reposer et de partir au large ? Quel égoïsme de leur part. Démolir ces régimes éclairés, remparts contre le vide, le néant et surtout le fanatisme. Qu’on nous laisse nos dictatures assagies du XXIè siècle !
Heureusement, dans mon Association des Pauvres de Travailleurs (APMT), ce n’est pas à moi, Anténor, Maréchal Président à Vie (MPàV) que cela risque d’arriver. Mes membres (de l’association je veux dire) je les tiens d’une main de fer !
Devant tous ces tracas, dont il fallait que j’échange avec ma psy, la Docteur Schneider, je n’eus qu’en guise de réponse une tirade sortie de je ne sais quel notice d’emploi : « la complexité ne donne pas de la valeur aux choses, elle les rend seulement moins inaccessibles ».
Il n’y a pas à tergiverser : l’année 2011 commence de la même manière que 2010 s’est terminée : mal. Vous ne vous attendiez pas à autre chose tout de même ? Je vous hais toujours autant, et je finirais par savoir pourquoi un jour…