Hostel !

Publié le par antenor

Le film « Orange mécanique » (1971) de Stanley Kubrick développe le thème de l’ultra-violence. Du moins, ce qu’était le concept d’ultra-violence pour l’époque. Car à revoir ce film aujourd’hui, on ne voit pas bien où est cette ultra-violence tellement elle s’est banalisée depuis. Bref : un excellent film très visionnaire, à revoir ou à découvrir.
 
Ce weekend, j’ai vu le film « HOSTEL ». En fait, je suis arrivé en retard au cinéma, j’avais lu deux lignes un peu polémiques sur le film et c’était assez pour me décider à aller le voir. Hostel de Quentin Tarantino. Souvenez-vous en et mieux encore : allez le voir ! Probablement l’équivalent des années 2000 d’« Orange Mécanique ». C’est l’histoire de deux jeunes garçons américains découvrant l’Europe à travers des dépravations orgiaques comme on peut les connaître (?) lorsqu’on est étudiant et doté d’un physique plutôt séduisant. Quand on arrive dans une auberge de jeunesse perdue au milieu de la Slovaquie (et non de la république Tchèque comme on peut le lire dans de nombreux articles…) et que de jeunes filles tentantes vous accueillent, on se dit que tout ne peut qu’aller bien. Et bien pas du tout. Car, mis à part le premier quart d’heure nécessaire à planter le décor, le reste du film n’est qu’ultra-violence absolue, horreur et terreur. Nos peurs les plus enfouies sont forcément sollicitées à un moment ou un autre. Autant, lorsqu’on regarde un film un peu gore, style Vendredi 13, Hellraiser ou consort, on sait que tout ça ce n’est que du cinéma. Hostel vous entraîne rapidement, et avec un réalisme tout à fait terrifiant, dans sa cuisine anatomique. Je ne pense pas que l’on puisse aller plus loin dans l’horreur humaine et dans une atrocité absolument malsaine.
Pourquoi je vous parle de ce film ? Car il m’a choqué et pourtant j’ai la carapace plutôt dure. Choqué car les scènes de tortures tout à fait insoutenables que l’on voit rappellent forcément ce qui se passe dans les prisons irakiennes, dans les prisons secrètes, dans le camp de Guantanamo… Ca suggère ce qui a pu se passer pendant l’enlèvement d’Ilan Halimi… Sans parler de cette organisation secrète, genre de mafia, qui apparaît dans ce film et qui permet à une certaine nomenklatura de se laisser aller à la démence bestiale, originelle, cachée en chacun d’entre nous. L’ultra-violence du film « Orange Mécanique » était en avance sur son temps. Hélas, j’ai bien peur que l’ultra-violence de « Hostel » est déjà bien présente.
Et pendant que je rédigeais ce billet, l’AFP publiait un article (dépêche du 11 mars 2006-20h27) intitulé « Jeune femme séquestrée, prostituée et torturée : cinq personnes déférées ». Je vous en livre juste deux paragraphes : « (…) Une information judiciaire a été ouverte pour traite d'être humain, viol avec actes de torture et de barbarie, violence avec actes de torture et de barbarie, séquestration avec actes de torture et de barbarie et proxénétisme. (…) "Il s'agit d'une jeune femme abandonnée en pâture à des gens très frustes qui se sont servi d'elle comme souffre-douleur des années durant, se sont acharnés sur elle sans qu'il y ait forcément à cela de raisons particulières", a estimé un enquêteur. »
 
Je crois que je n’ai plus rien à ajouter, hélas. Demain, je vous le promets, vous retrouverez un billet plus drôle. Je crois que c’est plus mon truc !

Publié dans rien-nest-vrai

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Commenter cet article
C
on aspire à tort :-(
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A
très bien vu ! mort de rire !
L
on va vite se precipiter au cine pour voir ... autre chose que ton horrible film ... nous n'aspirons qu'à la pureté et à l'harmonie !
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A
oh, ça pour aspirer... on peut vous faire confiance...
B
J'ai lu le livre d'Anthony Burgess à 10 ans, il m'a particulièrement marqué.  J'ai vu Orange Mecanique quelques années plus tard, là encore, ça m'a quelque peu chamboulé. Mais vu la bande annonce d'Hostel, j'hésite quand même à aller le voir. La violence écrite ne me gêne pas mais à l'écran...vraiment j'hésite.
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A
et bien si tu as le courage d'aller le voir, fais-le. on pourra en reparler.
A
Je n' ai pas vu la bande annonce de Hostel.<br /> Je serais allée le voir "les yeux fermés" me contentant du label tarantinesque..<br /> Fin 2005, j' ai vu "history of violence", j' ai apprécié, mais j' ai eu ma dose de violence pour un moment.<br /> Faudra que je pense à récupérer mon dvd de Némo, j' ai une furieuse envie de le revoir, là.
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A
une envie furieuse ? comme j'aimerais voir ça...
B
Meme pas voulu voir la bande annonce.Meme sans faire de lien avec l'actualité, ce genre de film me dégoûte en fait.Une question que je pose, dont je ne connais pas la réponse évidemment : quel est le pourcentage d'influence que la diffusion de ce film a auprès de cinglés en puissance ? Aussi.
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A
j'ai pensé à ce genre de question également. surtout que la salle était remplie de beaucoup de jeunes qui semblaient trouver cela "marrant"...