Mon déterminisme inné est acquis (enfin, je crois)
Il est temps de l’avouer. De préférence un vendredi 13. Ça me soulagera peut-être un petit peu plus encore. Oui, je l’avoue : je suis un obsédé. Depuis longtemps. Je vous promets que ce n’est pas de ma faute. C’est lié à ma petite enfance. Ou un traumatisme de primo-adolescence. A moins qu’il ne s’agisse d’une douleur génétique préalable.
Quand j’y pense… Depuis tout temps que je subis des critiques sur mon origine, moi Anténor, Maréchal Président à Vie qui ai grandi au milieu de nulle part mais surtout entouré de champs d’asperges… La saison est repartie et me rappelle à d’horribles souvenirs.
Ne m’accusez pas d’être réactionnaire, de me livrer à un exhibitionnisme sombre. Je dois tout vous dire. Vous cracher la vérité à la figure. Ce n’est pas de l’obscurantisme.
Tout petit déjà, oui, on m’obligeait à faire des lessives. Face à cette adversité, je ne suis pas resté passif. J’ai essayé de me révolter : j’ai mis le feu à la machine à laver à chargement par le dessus de ma Nounou pendant qu’elle faisait ses courses au Sadal (enseigne qui a disparu dans les années 70). Mais la punition fut terrible et aujourd’hui encore je ne puis la révéler sans risquer d’éprouver à jamais mon équilibre mental si fragile, si plein de soupline.
Et je ne m’en suis jamais remis. Comme le dit si bien mon adorable psy, la Docteur Schneider qui est pour mon salut mental ce que la faucille est au marteau : « Anténor, ce n’est pas vous qui allez mal, c’est votre somatique ». Il paraît que je somatise beaucoup. Ou bien dit-elle « sodomatiser » ? Moi, je ne sais plus. Je suis un peu perdu avec tous ces mots savants. Toujours est-il que je ne peux pas m’en empêcher. Des lessives. Toujours des lessives. Devant vous. Derrière vous. Dans votre dos. C’est comme ça, on ne peut rien y changer. Jamais. N’essayez même pas. On a beau être Maréchal, ça ne résout pas tout…