tout sur le Festival de Cannes 2006

Publié le par antenor

Cette année encore, j’ai été sollicité pour l’ouverture du Festival de Cannes, ce truc un peu soda-maso sponsorisé par une marque de boisson dont je vous laisserai deviner le nom. Le 59è. Est-ce que ce chiffre est digne de mon Rang ? On ne respecte plus rien. Non, je serais au 60è et au 100è ou je n’y serais pas.
De toute façon, le monde ne recule plus devant rien. Dans aucun domaine. Pour le Festival de Cannes 2006, c’est Wong Kar Wai, le réalisateur Chinois de « In the mood for love » et « 2046 » qui sera ainsi le Président du jury de cette 59è édition rétro-futuriste. Pour peu qu’on nous y serve des nems et des rouleaux de printemps… Voici la lettre que je lui ai fait parvenir récemment.
 
« Monsieur le Président, Cher Wong,
 
C’est avec un immense honneur, mais auquel je m’attendais toutefois un petit peu, que j’ai reçu votre invitation au 59è Festival de Cannes ainsi que votre demande pressante de prononcer le discours d’ouverture et de remplacer Vincent Cassel en tant que maître des cérémonies. Une fois de plus, vous me demandez de faire partie des happy few et de donner –mais me connaît-on autrement- le meilleur de moi-même.
La présence indispensable du Maréchal Président à Vie que je suis rehausserait sans nul doute la qualité du Festival. Nulle avidité, nul mépris des pauvres et du petit peuple mais le sentiment expansif du bien-être que génère ma seule apparition : voilà ce que vous attendez de moi. Vous savez que j’apporte toujours quelque chose d’inattendu et d’auguste devant tout ce monde dont la seule vocation valable est de s’incliner devant moi.
Cependant, et malgré toute l’estime que je ressens pour votre Festival, vous me voyez bien ennuyé. J’ai changé, voyez-vous, j’ai beaucoup changé. Je ne suis plus le Maréchal que l’on connaît, celui qui souhaite briller sous les projecteurs et sous mille feux. Dorénavant, et ainsi que je m’y suis engagé pour l’année 2006, je ne suis plus que Renoncement, Abstinence Abnégation et Contrition (RAAC). Alors, oui : je souffrirais de ne pas voir le « Da Vinci Code » de Dan Brown en ouverture. Oui, je m’agacerai de n’être pas aux côtés de la fashionata Sofia Coppola lorsqu’elle vous parlera de « Marie-Antoinette ». Oui, je m’en voudrais de faire de l’ombre à la séduction masculine de Brad Pitt et Gael Garcia Bernal. Mais j’assumerai.
De plus, et par ailleurs, je suis absolument indisponible le 17 mai. Si vous pouviez avancer de deux ou trois jours l’ouverture du Festival, je pourrais éventuellement me rendre disponible et céder malgré tout à la délicieuse tentation de faire vibrer, avec tout le talent qui est le mien, vos distingués invités.
 
Monsieur le Président, soyez assuré de la sympathie indicible que je porte à vos efforts. Tous mes vœux de réussite vous accompagnent pour l’organisation et le déroulement de cette chiniaiserie ce moment privilégié où se retrouve dans sa diversité le gotha du cinéma mondial. Quand à moi, savoir que quelque part, ce 17 mai, des milliers de personnes m’auront attendu et désiré, m’aidera à vivre sans aucun doute mon renoncement dérivatif plus intensément. Il faut que je me fasse rare, plus rare. Je veux, à l’image de Talleyrand, que pendant des siècles on continue à discuter sur ce que je suis, ce que je pense, ce que je veux. »
 
 
 
                                                                                     Anténor
                                                                          Maréchal Président A Vie

Publié dans rien-nest-vrai

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R
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A
Plus de blog, mais un petit coucou quand même ;-)
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A
toi tu n'as plus de blog, moi je n'ai plus de festival : où va le monde...
M
Dans les siècles à venir étudiera t'on encore , tels les écrits et les actes du "Diable boîteux", la pensée claudiquante du Maréchal?
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A
claudiquante, comment ça claudiquante... il n'y a aucune valse hésitation dans ma Pensée...
T
Alors ça, c'est la classe! Tu seras là pour l'anniversaire de ma mère
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A
ah... du coup j'hésite...
T
T'as raison, Cannes, c'est glauque et très surfait. Et s'ils invitent des Chinois maintenant, où va-t-on ?... On se retrouve à Venise pour la Mostra ?
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A
non, rien, plus rien, la RAAC (qui t'es chère à toi aussi d'après ce que j'ai remarqué) n'autorise rien...