les soldes...
2006 ne s’annonce pas meilleure que 2005 et tout à fait sincèrement je ne vois pas pourquoi il en aurait été autrement. Nous n’avons que ce que nous méritons et de fait, nous avons plutôt plus. Bien fait pour notre gueule pomme. De quoi s’agit-il ?
Il ne suffit pas qu’on nous force presque manu militari à nous goinfrer quotidiennement de galettes des rois (origine : assemblée en Europe, cuit sur place, avec seulement 3% d’amidon modifié) à la pomme, à la frangipane, nature, au beurre, avec ou sans rhum… je vous en passe et des moins bonnes.
Non, cela ne suffit pas. Les grandes surfaces nous assaillent avec les semaines du Blanc. Moltonel, frotté, lavable à 60°, infroissable, indécolorable, inusable… c’est bien simple : lorsque je quitte mon Super U sans avoir pris « du Blanc », je me sens coupable de refuser à faire travailler ces pauvres enfants chinois ou indiens à des conditions financières battant toute concurrence.
Tout cela ne suffit encore pas. Vous pouvez maintenant vous mettre à collectionner des voitures miniatures (militaires, fourgonnettes…) avec le N°1 de cette revue que je me refuse à citer, apprendre l’anglais avec le CD n°1 de telle autre édition que je ne nommerais pas non plus. Tout cela pour le prix fabuleux d’1,50€ ou 2,00€ avant de passer au n°2 de la série qui se situe généralement aux alentours de 8 ou 10 €…
Et alors, le pompon de la pomponnette… là où mon Ying s’évanouit dans mon Yang… c’est le début imminent des soldes. La meute déferlante des clients, clientes serais-je tenté d’écrire, qui déjà harcelés par ailleurs par Cofinoga au TEG de 19.73% élabore sa stratégie d’achats, réserve en douce ses vêtements, se range en file d’attente pour faire partie de ces masses humaines vomies à l’intérieur des rayons des magasins dès que ceux-ci daignent ouvrir leurs portes. C’est ahurissant. Il va de soi que moi, Maréchal Président à Vie, je ne fais JAMAIS les soldes. Ecoutez : j’achète déjà 3 paires de chaussettes blanches à 1,50€ chez Eurodif en temps normal. Je ne peux tout de même pas en demander plus ou leur en donner moins ! Si ? Je peux ? Vous croyez ? Non, mais moi ça me gêne. Et puis, qu’est-ce que je ferais de mon budget « vêtement » que je ne dépenserais pas ? Vous en avez de bonnes vous ! Il suffit qu’une vendeuse me dise « Ce pantalon vous va très bien, et en plus il est soldé à 50% » pour que cela me coupe nette l’envie de l’acquérir. De toutes les façons, j’ai terminé mes courses ce samedi chez Prada et Armani, avant les soldes. Je n’ai plus besoin de rien. Il n’y a avait pas trop de monde dans ces magasins, pas besoin de réserver le moindre article, c’était plutôt agréable. Et puis, 2006 je serais Prada et Armani ou je ne serais pas. J’en ai décidé ainsi. N’en dites rien, on ne vous demande même pas votre avis. Fièrement, j’ai tendu ma carte de crédit au vendeur désabusé (ou s’agissait-il d’une vendeuse ? j’ai pas réussi à savoir) et je lui ai murmuré : « tenez mon brave, prenez ce qu’il faut ». Et vous, qui vous demandiez où passaient les cotisations versées à l’Association des Pauvres Mais Travailleurs… vraiment, ce que vous pouvez être crédules parfois… La prochaine fois, inscrivez-vous : je vous emmènerai avec moi faire du shopping !