Anténor finalement très attaché à sa Rousse
Il m’est de plus en plus difficile de traduire l’exaspération, l’agacement et la crispation qui me saisissent dès que l’on me parle de la Rousse. Parce que maintenant, avec ma nouvelle notoriété, tout le monde m’en parle. Même la Caissière du Super U qui me dit en me faisant un clin d’œil « vous lui passez bien le bonjour de ma part. Dites lui que j’apprécie beaucoup ce qu’elle fait ». Ce qu’elle fait ! Ce qu’elle fait ! Comme si elle faisait quelque chose… Mis à part provoquer mon courroux, elle ne fait rien du tout. C’est qu’elle a encore réussi à pénétrer chez moi (*soupirs* j’imagine que cela déchaîne l’imagination fertile d’un certain nombre d’entre vous, mais croyez-moi : c’est loin d’être amusant).
Je reprends : je rentre vendredi soir dernier à la maison, exténué par une journée de labeurs. J’ouvre la porte, j’allume la lumière (!), je dis « houhou, Chérie, c’est moi ! Tu as pensé à chercher les enfants à l’école et à ramener le pain » ? Au même instant, je me souviens que je ne suis ni marié, et que je n’ai pas d’enfants. Et que je suis seul, éternellement seul. Et contrairement à cet instant invariablement répétitif où j’enlève mes chaussures, apparaît la Rousse sur le chambranle de la porte donnant au premier petit salon (vous savez bien, celui qui fait figure d'entre-chambre). Et alors là mes amis lecteurs, croyez-moi : mon sang n’a fait qu’un tour. Je me suis livré à une figure acrobatique à mi-chemin entre les 4 tours sur elle-même de Wonder Woman et les crises de colères de Hulk… Assez spectaculaire, je dois dire. Et ni vue, ni connue ma Rousse s’est retrouvée bâillonnée, ligotée, enchaînée. Il n’y a pas à dire : c’est ainsi que je la préfère, ma Rousse !