Je vous prends aux mots ?

Publié le par antenor

Ca y est ! J’ai fait mes courses et j’ai acquis un nouveau baril de lessive. C’est surprenant, c’est exaltant, c’est magique tout simplement. Je vais me prendre une heure de détente pour lire ce nouveau baril. Rien que sa couleur orange indéfinissable mériterait une description d’une page. En même temps, je crains de ne pouvoir vous retenir pendant tout ce temps, voir même de vous lasser. Bon allons à l’essentiel. Votre avidité et votre appétit de savoir vont finir par me vider, vous en êtes conscients tout de même ?
Sur le dessus du paquet d’OMO (QSP 27 lessives) que je viens de m’offrir pour 7,34 € (devinez où ?), se trouvent ‘les petits mots’ d’OMO. Premier petit mot : « Oups, mon petit haut préféré s’est transformé en vêtement de poupée : c’est ma fille qui va être contente » ! Je parie qu’aucun d’entre vous ne me croit, et se dit « Anténor, ce mec est vraiment taré ». Et bien vous avez tout faux. C’est vraiment écrit. J’ai eu la même sensation de flottement interne, néanmoins je ne me suis pas laissé abattre et j’ai lu le 2è petit mot d’OMO : « Comme par hasard, c’est une fois qu’on a lancé la machine qu’on retrouve une vilaine chaussette tombée par terre ». Ou alors on frise le collector avec ce baril, ou alors il y a une caméra cachée quelque part. Sur la face avant du baril, plusieurs informations cruciales : « satisfait ou remboursé 99 taches enlevées » / « nouveau parfum sensationnel » et le dessin d’une abeille devant une fleur qui pourrait être une marguerite des années 60 mais relookée. L’abeille dit « Ooh, un parfum frais et ensoleillé ». Les mots « nouveau parfum sensationnel » sont imprimés sur un pétale détaché.
Sur la tranche droite du baril (c’est hallucinant…), des explications pour utiliser OMO. « Si vous faites vos lessives depuis un moment, vous savez que ça devient rapidement une seconde nature. Mais pour certaines personnes, c’est nouveau et un peu mystérieux. Cette rubrique explore toutes les choses à faire et à ne pas faire ». Quand je pense qu’il y en a déjà tant autour de moi qui ont des problèmes avec leur 1ère nature, je n’ai pas fini de rigoler. S’en suit un conseil éminemment averti : « toujours lire les consignes de lavage des articles. Les respecter peut être aussi une bonne idée, mais après tout c’est vous qui choisissez ». En même temps, maintenant que tout est fait en Chine à bas prix, pourquoi s’emmerder !
Sur la tranche gauche du baril (2005 années de sciences judéo-chrétiennes pour en arriver là), les marketeurs avertis en ont rajouté une couche : « Secrets de fabrication. Tout dépend des ingrédients (listés sous le paquet). Si vous n’êtes pas scientifique, ça ne vous dira pas grand-chose : c’est pourquoi nous vous avons aussi expliqué à quoi ils servent ! ». Le point d’exclamation à la fin de cette phrase parle tout seul. Mais ce n’est toujours pas fini : « Avant que vous ne posiez la question… Nous devons admettre que nous n’avons pas encore inventé de système pour ramasser les vêtements, les trier, les mettre dans la machine, les sortir, les sécher, les repasser et les remettre sur les cintres ! ». OMO, de la poudre aux yeux ?
Enfin, au dos du baril et –encore un petit effort s’il vous plait ! - l’apothéose finale : « Et pourquoi pas 100 taches ? En fait, nous enlevons sûrement 100 taches (et même plus), mais nous avons pensé que 99 feraient largement l’affaire pour la plupart des gens. OMO a testé l’efficacité de ses produits sur 99 taches avec succès mais le plus important, c’est que vous aussi vous réussirez à faire partir ces taches ». Le tout est agrémenté d’une liste des 99 taches (destinée à ‘la plupart des gens’) sur lesquelles on pourrait bien s’éterniser aussi mais bon ! A ce stade du billet, je n’ai plus qu’une seule envie : que l’oedème cérébral de celui qui a inventé ce concept pète sur le champ et que le malheur s’abatte sur les 7 générations suivantes, obligées à laver leur linge aux lavoirs d’antan.

Aujourd’hui, je me sens un peu comme une chaussette dans un programme à 90°, en plein dans le programme essorage… Et vous… un peu lessivés peut être ? En m’inspirant d’Houellebecq, je conclurais très simplement : OMO, bien plus que la possibilité d’un baril…

ps : j'ai affronté le ridicule de scanner une partie de la boite OMO...

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T
apparemment on nje peut pas laver ses pantoufles avec... ;-)<br /> à moins que les pieds n'émettent une sudation insupportable aux pantoufles...
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S
Dans la liste des tâches "ça devient intime", ya "fientes d'oiseaux" ! Des zoophiles ?<br /> je m'étais fait à peu près le même type de remarque... on se demande ce que ça vient faire dans "intime"
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M
je ne te scanne pas le paquet d 'Always Ultra Normal que j'ai acheté hier ni, d'ailleurs, les pâtes fraiches au basilic...Mais le coeur y est !<br /> <br /> Aux mots micros, les particules élémentaires...<br /> bravo, c'est fin...
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E
Moi, Maman, quand j'étais petit, elle utilisait Bonux. Comme ça en plus j'avais un cadeau.<br /> Ah oui, ta maman... j'oubliais...
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T
mdr anténor !!!<br /> tu devrais envoyer un mail à Omo, avec un lien vert ta page ! Je crois que ca va bien les faire rire :-)<br /> <br /> Mrci pour cet article très instructif ;-)<br /> toujours là pour vous servir....
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