Chroniques birmanes (3)
Bouddha n’est pas un dieu. C’était un homme. Mais il a eu une illumination de sagesse et de clairvoyance. Et une des quêtes de chaque bouddhiste est la recherche de cette illumination intérieure, afin de devenir bouddha à son tour.
C’est ce qu’on m’a dit de cette religion, c’est ce que j’en ai compris. Les puristes, et ceux qui savent toujours tout mieux que Moi (qui suis pourtant Devant) me passeront ce raccourci littéraire. Mais j’ai déjà remarqué qu’avec les lecteurs dont je suis flanqué, plus c’est moins compliqué, plus ils me comprennent mieux.
Ce fut le 07 janvier où nous avons visité la (célèbre) pagode Shwedagon à Rangoon. Célèbre parce que son stupa central fait plus de 400 mètres de circonférence à la base, et qu’il est coiffé d’une ombrelle en or sertie de kilos de diamants. Pagode tristement célèbre depuis quelques semaines aussi, parce que des dizaines de bonzes y ont été abattus, comme si leur vie ne valait rien, ou parce que leur vie ne valait peut-être rien justement. De chercher à comprendre m’a donné la nausée face à cette junte méprisable.
Cette femme que vous voyez sur la photo ci-dessous reste assise pendant 3 jours, à fixer pleinement et directement le soleil en journée, sans bouger, sans sciller à la recherche de l’illumination. Il ne s’agit pas d’une mise en scène pour les touristes, il n’y a pratiquement pas de touristes. Elle ne demande rien de toutes les façons, sauf peut-être qu’on l’ignore, qu’on la laisse seule dans sa foi, dans sa croyance, dans sa paix intérieure.
Encore une rencontre qui me fait sentir tout petit, tout pantois, tout minable, tout insignifiant. Cette femme est devant, loin devant nous. Je ne suis pas prêt de l’oublier…